La danse
Hélène Marquié crée des univers très personnels, portés par une danse singulière qui privilégie l'approche sensorielle du mouvement, la musicalité des corps, et le travail de l'imaginaire.
Le sens dont la danse est porteuse, ce qui se transmet, se diffuse ou se diffracte dans la perception de l'autre, apparaît comme un questionnement constant. C'est aussi s'interroger sur les articulations entre l'esthétique et le politique, et la danse d'Hélène Marquié est également nourrie de ses réflexions et de ses engagements féministes.
L'un des objectifs de la compagnie est d'aller à la rencontre de publics différents. La plupart des spectacles sont suivis d'une rencontre avec les spectateurs. Des ateliers sont organisés pour professionnels et amateurs, ainsi que des formations dans différents contextes. La compagnie diffuse également des spectacles, des performances et des conférences en milieu associatif, à l'occasion d'évènements ponctuels, pour des colloques, et a pendant plusieurs années participé à des animations dans des hôpitaux et des maisons de retraite.
Inspirations
"J'aime les suspensions, les ruptures, les moments de choix, que rien ne soit définitif. Que chaque chorégraphie soit différente pour ouvrir de nouvelles portes.
Je souhaite une danse qui à chaque instant implique totalement. Il n'y a pas de mouvement sans le support de l'imaginaire avec son cortège de sensations, d'émotions. La danse "pure" ne me concerne pas, je la veux humaine. Engagée aussi."
Les créations abordent des styles et des propos très différents. Quelques fils : Celui d'une connivence avec la littérature, d'où sortiront par exemple Brouillon pour une lettre à D. B., en écho à l'écriture de Djuna Barnes, Ce que m'a dit Monelle, à partir du roman poétique de Marcel Schwob, ou encore la collaboration pour Elles disent / elles dansent / elles jouent, hommage à l'œuvre de Monique Wittig.
Plusieurs chorégraphies témoignent de profondes affinités avec le surréalisme, dans ses processus de création, dans son goût pour les univers oniriques, une certaine forme d'absurde … Petites cérémonies à marée basse, Le Sourire du chat, Elle s'est noyée dans une flaque de brouillard sur la jetée…
La compagnie participe aussi à des spectacles de théâtre, et certaines chorégraphies mêlent danse et théâtre. Entre autres, XXXIIIème conférence, conçue dans une perspective critique autour de textes de Freud sur la féminité, ou Ma première rétrospective de mon vivant.
Le travail de recherche d'Hélène Marquié sur le genre nourrit aussi ses questionnements chorégraphiques. Certaines créations sont en outre marquées par ses engagements ; mentionnons : Vos lacunes font émerger nos rêves, créée pour le gala de clôture du Colloque européen sur les violences contre les femmes et Mercredi noir.
"Chacune de mes chorégraphies naît et ne cesse d'être sous-tendue par le désir, porte d'accès à l'imaginaire et moteur de sa rencontre avec la réalité. L'émergence d'une pièce est toujours une surprise: une idée, une image, une sensation, une émotion ou une musique servent de révélateur ; il suffit d'être à l'écoute. Les images s'imposent, les corps expérimentent, j'improvise beaucoup. Autour de quelques points d'ancrage, le travail se nourrit de la confrontation entre les images et sensations intérieures et leurs expressions, leurs traductions dans la réalité d'un univers commun né des univers particuliers de chaque danseur. La danse se construit en oscillant entre ces deux pôles, intérieur et extérieur. De leur rencontre surgit un espace dans lequel la spectatrice, le spectateur, sont invités à pénétrer, pour le recréer à leur propre désir."